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Robert Granier, devant les dessins de son oncle Germain Allard.


Il y a dans la vie des circonstances heureuses : après le combat de Nieuport, le 29 juillet 1916, alors qu’il ramassait les morts, un infirmier en voyant mon oncle au sol a dit « Celui-là n’est pas mort. »

J’ai un attachement tout particulier pour mon oncle Germain Allard et pour son épouse qui m’ont élevé dès mon plus jeune âge et jusqu’à la fin de mes études d’architecte. J’ai pu, pendant cet espace de temps, apprécier ses qualités humaines.
Je me dois aussi de rendre hommage aux qualités qu’il a démontrées ­pendant la guerre. Je connais ses longs séjours en hôpital et la force de ­caractère dont il fit preuve lors de sa rééducation puisque malgré une jambe raccourcie de deux centimètres il parvint à ne jamais boîter. Je sais qu’il fut un ­personnage hors du commun. Mais je n’ai pas gardé en mémoire qu’il ait fait des récits de cette guerre. Il n’en parlait jamais. Je sais simplement qu’il était placé sous les ordres du capitaine Agostini, le père du général Pierre Agostini qui partit, lors de la guerre suivante, rejoindre le ­général De Gaulle à Londres. Je le sais parce que celui-ci devint un ami de la ­famille et me l’a dit. En fait je ne connais cette période de sa vie que par ses cahiers de mémoires et son carnet de dessins.
Le récit serait incomplet si l’on manquait d’évoquer sa vie après la guerre. Après sa démobilisation il se maria puis il entra au PLM devenu par la suite la SNCF. Il débuta à Marseille dans les services administratifs. Il fut ensuite nommé à Manosque et enfin à Aix-en-Provence où il resta jusqu’à faire valoir ses droits à la retraite. C’est alors qu’il vint s’installer au ­Castellet, dont – devant l’insistance des habitants – il devint le maire (et ma tante la secrétaire de mairie). Cela dura deux mandats pendant lesquels il fit ­installer l’eau et l’assainissement au village et commença à faire construire des gîtes communaux. Sa porte était toujours ouverte. Je crois aussi devoir insister sur le fait que pendant ces années de responsabilité il refusa, ainsi que son épouse, de percevoir la moindre indemnité.
Une autre partie importante de sa vie ne doit pas être oubliée. Il peignait avec talent et fit partie des Amis des Arts d’Aix-en-Provence. Paysages et natures mortes se succédaient pour le plaisir de tous, notamment ses amis et relations auxquels il a donné ses meilleures œuvres. Car cet homme de cœur était aussi un artiste.

Robert Granier - octobre 2014

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Qu'ajouter aux propos de Robert Granier, celui qui a le mieux connu Germain Allard puisqu'il était son neveu et qu'il a été élevé par lui ? Nous vous présentons ici tous les dessins du carnet de 1915 assortis des commentaires écrits au dos par Germain Allard lui-même. Lors de l'expo un panneau a permis aux visiteurs de visualiser les déplacements du soldat Germain Allard en Lorraine et en Argonne. Un autre panneau montrait qu'en sorte une boucle a été bouclée puisque le village d'Avocourt, contacté par Castellum, a pu exposer lui aussi ces mêmes dessins, cent ans après qu'ils ont été tracés au crayon gris et rehaussés pour certains de gouache, à l'endroit précis où ils avaient été réalisés.

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