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L'un est à l'extrême est, l'autre tout à l'ouest. Ces deux équipements artificiels marquent en quelque sorte les limites "méridiennes" de la commune. Ils marquent surtout la volonté politique immuable de la municipalité depuis presque quatre décennies d'assurer le maximum de confort aux résidents du Castellet tout en veillant au plus grand respect de l'environnement. Le même souci se retrouve aussi avec la réalisation de la déchèterie. Le Castellet peut ainsi prétendre sans rougir au titre de village écologique où il fait bon vivre.

Le lac collinaire
René Barras, dans le tout premier Badaou de 1973, écrivait : "Depuis toujours notre village se bat contre les inondations ou… contre la sécheresse. L'irrigation par période de sécheresse est impossible. Il fallait trouver une solution". Plus loin il détaillait cette solution : la création d'un lac collinaire dont le principe était acquis avec son inscription sur le programme de rénovation rurale avec 60% de subventions. En 1974, le constat était amer, les restrictions de crédit n'ayant pas permis d'avancer sur ce point. Enfin en 1975 la première phase des travaux était réalisée.

Le lac collinaire se situe à l'entrée est de la commune, derrière le quartier du Prieuré.
On le voit ici de l'amont vers l'aval. Situé en bordure de Rancure, il en capte les eaux (quand il y en a) pour constituer une réserve destinée à l'arrosage. La promenade sur berge était un "plus" touristique voulu au moment du lancement du projet.



La suite devait consister en l'aménagement d'un circuit de distribution d'eau du côté de la sortie la plus basse du village pour mettre les propriétaires de terrains agricoles au même niveau que les autres en ce qui concerne les possibilités d'irrigation. D'autre part le lac avait été prévu avec une autre fonction que celle de réserve d'eau : une promenade arborée y a été aménagée pour le plaisir des promeneurs et son empoissonnement a été effectué au début pour en faire un lac de pêche. Une petite île au milieu du lac constituait aussi un plaisir pour les yeux. Malheureusement avec la sécheresse persistante le niveau est actuellement au plus bas et l'île n'est même plus entourée d'eau. Le réchauffement climatique semble bien parti. Retrouvera-t-on des jours heureux avec une eau plus abondante, un site plus accueillant et des poissons revenus en nombre ?

On est ici du côté aval et on regarde vers l'amont. Le niveau très bas des eaux est la conséquence de la sécheresse. Il y a maintenant plusieurs années que le Rancure n'a plus coulé, supprimant toute forme de vie animale aquatique. Il y a quelques années encore le niveau était à son maximum (jusqu'en haut des berges).


La station d'épuration par lagunage
La consommation d'eau ayant augmenté de façon considérable au cours du XXe siècle, la commune se trouva face à un nouveau problème : celui du traitement des déchets. La première solution mise en place consista à créer un réseau de tout-à-l'égout. En 1958 une première tranche de travaux fut réalisée, suivie par une seconde en 1966. Mais à cette époque, le maître d'œuvre des travaux, le génie rural, n'avait prévu que de déverser les effluents dans le lit du torrent Rancure, en deux points différents. Bonjour les odeurs, particulièrement en plein été ! Il fallut attendre 1995 pour que soit mise en place une solution radicale et écologique avec la création d'un traitement par lagunage intégré. Le lieu fut choisi à l'extrême sortie du village, au point le plus bas pour profiter de l'écoulement gravitaire.

Sur le plan de la station de lagunage, on visualise le parcours des eaux pendant leur traitement. Le collecteur se déverse dans le premier bassin où les eaux sales subissent une première épuration grâce à une faune microbienne naturelle.
Le deuxième bassin assure la fin du traitement. Enfin les deux derniers bassins permettent l'infiltration des eaux traitées.



Il fallut détourner légèrement le lit du torrent et installer une protection en créant une sorte de digue artificielle (enrochement par de grosses pierres). De la sorte il fut possible de créer quatre bassins, les deux plus grands étant rendus étanches par la pose d'énormes bâches imperméables sur lit de sable et de feutre, les deux plus petits permettant, eux, l'infiltration des eaux épurées et saines pouvant pénétrer dans le sous-sol sans le moindre problème de contamination. La circulation se fait du premier vers le second bassin, puis du second alternativement vers le troisième ou le quatrième grâce à une martelière. Naturellement, pour des raisons de sécurité sur les abords, l'accès au public est interdit sur ce site.

Vue depuis le côté d'arrivée du collecteur. Le premier bassin de traitement est le plus vaste. On voit au fond de l'image la bande de séparation et le deuxième bassin. Les deux derniers bassins d'écoulement des eaux propres ont été colonisés par plusieurs espèces de flore et de faune. La chasse y est interdite pour éviter de crever les bâches.